Le 4 mai 2020, la Commission Exécutive du Sgen-CFDT s’est réunie et après délibérations a adopter la position suivante en vue d’une éventuelle réouverture des établissements scolaires.
Consultez notre dossier spécial Covid 19, signez la pétition intersyndicale « pas de reprise sans garantie ».
Réouverture: des interrogations nombreuses.
Prenant acte que le gouvernement a décidé la réouverture des établissements scolaires malgré un avis défavorable du conseil scientifique, le Sgen-CFDT Bourgogne tient à soulever un certain nombre de questions.
Tant que toutes ces questions n’auront pas eu de réponses, les personnels ne pourront pas reprendre le travail en présentiel.
Questions Sanitaires :
Quel accompagnement psychologique des enfants, des personnels ? Les RPS (risques psycho-sociaux) liés à la responsabilité des enseignants (pour faire respecter le protocole aux enfants/parents) et au risque de contamination sont importants. Cet aspect doit être pris en compte dans les protocoles de chaque établissement.
A t-on conscience que le respect du protocole en maternelle s’apparente à de la maltraitance ? Pas de contact = pas de câlin, pas d’aide à l’habillage/déshabillage/toilette/mouchage…
Questions Statutaires :
-Le ministère a assuré que les enseignants en présentiel ne seraient pas assujettis au distanciel en même temps. Quelle organisation dans les établissements pour que tous les élèves aient bien tous leurs cours ? Le distanciel sera forcément dégradé.
-Les enfants de personnels EN et territoriaux seront-ils prioritaires pour les accueils en écoles et collèges dès le 11 mai ?
– Nous demandons une attitude bienveillante et respectueuse du secret médical à l’égard de tous les agents qui, sur présentation de l’avis de leur médecin traitant à la médecine de prévention, demanderont à ne pas retourner en présentiel.
-Les directeurs d’écoles doivent assurer un travail titanesque à l’égal des chefs d’établissement. Ils assument les mêmes missions et les mêmes responsabilités pénales. Nous demandons que leur temps de décharge soit doublé.
Questions Pédagogiques :
– Ne pas approcher un élève, ne pas toucher de documents ayant été en contact avec un élève (feuille/cahier), signifient des activités uniquement en frontal, sur feuille. Quelle régression pédagogique ! Peut-on encore appeler cela de l’école ? On risque de faire moins bien qu’à distance !
Questions Sociétales et économiques :
-Si la CFDT affirme que la « vie économique et sociale [doit être] progressivement restaurée, dans des conditions de sécurité optimales pour les salariés », comment est-ce possible si on accueille des enfants un jour sur deux (ou trois en fonction des effectifs) ou une semaine sur deux ? Le Sgen-CFDT rappelle que les collectivités locales, les mouvements sportifs, les centres de loisirs peuvent participer à cet accueil, toujours dans le respect de la santé des intervenants et des usagers.
Des exigences fortes avant une réouverture
De plus, le Sgen-CFDT Bourgogne exige :
Que soit donné le temps nécessaire à la réflexion et à la concertation concernant la prévention des risques dans la perspective d’une réouverture des établissements scolaires, à savoir :
– le temps nécessaire au recensement des différents risques prévisibles ou points de vigilance (incluant également la dimension RPS)
– le temps nécessaire à leur analyse
– le temps nécessaire à la recherche de solutions pour les éliminer
– le temps de l’adaptation de ces mesures à la particularité des situations locales
Que chaque établissement scolaire ouvre une fiche DUER pour le risque contamination covid19 avec mise en place du protocole sanitaire de l’établissement. Les moyens de contrôle prévus pour vérifier l’application du protocole (par exemple, fiche de suivi de nettoyage des sanitaires comme dans les entreprises) dont le RSST doivent y figurer.
Cette fiche doit être présentée soit au conseil d’école, soit au conseil d’administration de l’EPLE concerné, ou à défaut à la CHS pour vote pour que tous les acteurs puissent en prendre connaissance et l’appliquer
De maintenir en l’état le principe d’accueil des élèves de soignants et de personnels indispensables à la gestion de la crise (policiers, gendarmes, pompiers) auxquels pourraient s’ajouter les seuls élèves repérés comme décrocheurs ou éloignés des outils numériques, encadrés par des personnels volontaires.
De maintenir en l’état le principe de la priorité au télétravail, en particulier pour les agents administratifs.
D’ouvrir les établissements scolaires si et seulement si les conditions sanitaires sont réunies et que le protocole est appliqué à la lettre. Pour nous, l’ouverture est impossible sans masque ou gel hydroalcoolique. Les agents devront utiliser leur droit d’alerte et leur droit de retrait le cas échéant.