Force est de constater que les conditions de travail se dégradent depuis quelques années. Aucun corps n'est épargné, 1er et 2nd degrés... Faut-il rappeler la responsabilité de l'employeur quant à la santé et la sécurité de ses agents!
La crise sanitaire exacerbe sans nul doute une dégradation importante des conditions de travail, dégradation qui est pourtant bien antérieure à l’arrivée de la Covid… Des agents au bord du gouffre, une administration sourde à ces maux, parfois responsable de ce mal-être, souvent dans l’incapacité de prendre en charge.
Des droits qui ne sont toujours pas respectés malgré les relances systématiques des représentants du personnel! Prenons l’exemple des AESH de notre académie pour lesquels la circulaire n° 2019-090 du 5-6-2019 relative à leur temps de travail hebdomadaire et à leur droit aux congés de fractionnement n’est toujours pas mise en application dans notre académie! A ce jour, ces agents font même gracieusement don au minimum d’une demi-heure de leur temps personnel à l’administration…
Des CPE et des équipes vie scolaire sur le pont, pris en étaux entre les équipes de direction, les équipes pédagogiques, les familles… Certains d’entre eux décrivent un contexte anxiogène, pour d’autres il s’agit tout bonnement de maltraitance! Des missions pourtant essentielles tels que l’éducation à la citoyenneté qui sont à l’abandon, tellement les urgences du quotidien prennent le dessus, personnels absents non remplacés, des injonctions à mettre en place la veille pour le lendemain… Certains vont même jusqu’à y sacrifier une partie de leur week-end ou de leurs vacances mais à quel prix… Combien de temps, ces personnels vont -ils pouvoir encore tenir?
Aucun service n’est épargné, qu’il s’agisse des services en EPLE ou des services déconcentrés.
Le contexte sanitaire n’est pas responsable de tous les maux de notre institution! Loin s’en faut…
Il existe pourtant des solutions. Les CHSCT départementaux, académique, les fichiers RSST, la médecine de prévention… Mais encore faut-il dôter tous ces dispositifs de veritables moyens de prises en compte des conditions de travail et former les personnels concernés (chef de service, chef d’établissement) à leur prise en charge afin d’assurer une qualité de vie au travail pour chacun des agents.
Les risques psycho-sociaux sont réels, n’attendons pas un drame pour enfin les prendre en compte!
Le 4 décembre prochain, la DIRH a décidé de mettre en place un GT sur la qualité de vie au travail des CPE. S’agirait-il enfin d’un début de prise en compte des conditions de travail dégradées par notre administration? Même si c’est une bonne chose, il reste à déterminer les objectifs de ce GT et à demander à ce que l’ensemble des corps puisse bénéficier du même espace de discussion.
Le Sgen CFDT Bourgogne demande
- à ce que les responsables du Rectorat et des DSDEN de chaque département prennent enfin la mesure de la dégradation des conditions de travail des personnels de notre académie et mettent en place une veritable stratégie pour y faire face.
- à ce que les CHSCT académique et départementaux puissent remplir leur mission pleinement au plus près des agents.
- à ce que la médecine de prévention bénéficie des moyens lui permettant d’accompagner les agents et les établissements qui en manifeste le besoin.
Aucun personnel faisant face à de telles difficultés ne peut être laissé sans réponse et sans solution dans des délais raisonnables…
Rappel : le Sgen CFDT Bourgogne met en place une session « conditions de travail » le vendredi 4 décembre 2020 de 9h30 à 17h00. Cela vous intéresse et vous êtes disponible, il reste encore des places!