CHSCTA de novembre : entre réalité et beaux discours

Malgré le suicide d'une collègue directrice, malgré un ordre du jour riche, malgré de nombreux signalements préoccupants, la rectrice n'a pas daigné participer au CHSCTA.

Il est nécessaire d’agir pour les conditions de travail!

Nous ne pouvions pas commencer le CHSCTA (comité d’higyène sécurité et condition de travail académique) sans alerter la Rectrice sur la nécessité d’agir face à la fatigue des personnels de l’Education Nationale. Le CHSCT ministériel s’est réuni 2 jours avant, en urgence, pour parler d’un sujet longtemps tabou dans l’EN: les suicides au travail.

Le suicide : un sujet tabou à l’Education Nationale

Malheureusement, il aura fallu le suicide d’une collègue ayant dit clairement que son geste était lié à ses conditions de travail, Christine Renon, pour faire réagir notre administration. 11 suicides de personnels de l’EN ont été comptés depuis la rentrée de septembre….combien d’autres avant que l’administration n’agisse?

Une réalité loin des discours rassurant de notre ministre

Nous recevons chaque jour des signalements faits par des collègues sur le registre santé et sécurité (RSST) décrivant leur réalité de terrain, loin des discours du ministre assurant, à qui veut bien l’écouter, que tout va bien. Nous, nous savons que la réalité est tout autre, que les conditions de travail de certains collègues sont déplorables, voir inadmissibles. Nous sommes souvent admiratifs de la volonté des collègues à tenir pour assurer leur mission, allant parfois jusqu’à l’épuisement.

Pour que la rectrice se rende compte des difficultés réelles du terrain, nous avons lus 3 signalements significatifs pris sur le RSST de l’académie.

La rectrice absente du CHSCTA

Vu l’urgence des questions de santé, sécurité et condition de travail des personnels de l’EN;

Vu l’ordre du jour de ce CHSCTA : la mise en place de la politique académique de prévention des risques professionnels pour l’année 2019/2020;

Nous pensions que la rectrice allait être présente. Malheureusement, elle s’est faite représentée, sans doute occupée par d’autres sujets plus importants, comme d’habitude, par la secrétaire générale.

Nous sommes très déçu.Cette absence montre le manque de respect évident pour ces questions et pour les conditions de travail des personnels.

Élaboration du programme annuel académique de prévention des risques

L’administration nous a demandé de participer à l’élaboration du programme annuel académique de prévention des risques.

des avancées

  • Renforcer les personnels pour développer la prévention des risques: nommer un conseiller de prévention départemental (CPD) à 100% dans chaque département, inciter les chefs d’établissement à nommer des assistants de prévention établissement qui viennent de l’EN (APE EN), expérimentation pour mutualiser un APE sur plusieurs établissements, possibilité de flécher des IMP pour les APE.
  • informer et former les personnels de l’EN sur la prévention des risques (DUER et RSST) dès leur entrée en fonction.
  • intégrer la mise en place d’action de prévention des risques dans l’évaluation des chefs d’établissement.
  • information à destination de tous les personnels sur les dispositifs et les acteurs à mobiliser en cas de situation de mal être ou de souffrance au travail.
  • protéger les personnels en cas d’agression ou de violence

L’inspectrice santé et sécurité (ISST) poursuit un travail sur les risques chimiques dans les laboratoire de sciences.

Un groupe de travail va s’intéresser aux risques professionnels des professeurs d’EPS, personnel ayant un nombre important d’accident du travail.

Nous n’avons pas obtenu

  • Assurer une visite médicale tous les 5 ans à tous les agents par une convention avec d’autres médecins, conformément à l’art. 24.1 du décret 82-453
  • Recruter d’autres médecins de prévention, conformément à l’art 12 du décert 82-453 qui recommande 1 médecin pour 4 000 agents. Actuellement, l’académie a 2 médecins pour les 26 000 agents!!!
  • Recruter un psychologue du travail qui intègre l’équipe pluridisciplinaire selon les modalités qui doivent être prévues dans le plan académique de prévention des RPS.

Pour que ces bonnes intentions ne restent pas lettres mortes, nous avons demandé que soit décliné, pour chaque objectif, les actions concrètes mis en œuvre. La secrétaire générale, Mme Chazal, a refusé de les noter sur le programme.

Le Sgen-CFDT a voté pour en raison des avancées obtenues mais nous serons vigilent sur la mise en œuvre.