Dialogue social en panne

Surcroit de travail, absence de remplacement, vie scolaire débordée, AESH exploitées : face à des situations alarmantes sur le terrain, au manque de dialogue social, le Sgen-CFDT est inquiet et sceptique sur l'avenir et réclame des actes au ministre lors du CTMEN.

Tous rentrés mais des conditions d’enseignement dégradées

La rentrée a eu lieu et le système scolaire s’est remis en route. Nous ne pouvons que nous en féliciter. Dans cette perspective, il nous semble important de dire combien, malgré des problèmes qui très clairement se posent ici et là, nos élèves ont, généralement, pris conscience de la situation sanitaire et prennent au sérieux les questions sanitaires ainsi que leur scolarité. Tous les personnels sans exception ont à être remerciés pour leur investissement ces dernières semaines.

Depuis le début de cette année scolaire, les conditions d’enseignement sont particulièrement dégradées avec des situations de tension accrue, en lien direct avec des problèmes de remplacement. A certains endroits, des établissements fonctionnent sans AED.

Comment est-ce possible lorsqu’on sait la place centrale de la vie scolaire dans le bon fonctionnement quotidien d’un établissement ?

La rentrée donc est désormais lancée depuis presque un mois… Pour autant, au Sgen-CFDT, nous affirmons qu’afin que la reprise soit durable, on ne peut faire l’économie de certaines discussions car tout porte à croire que l’année ne pourra se dérouler de manière habituelle et « normale ».

Les moyens alloués en personnels sont inquiétants à tous les niveaux

  • les moyens de remplacement sont déjà absents dans de nombreux départements pour le 1er degré ainsi que dans de nombreux établissements où la situation est déjà plus que tendue.
  • Le surcroît de travail provoqué par la crise provoque également d’importants pics de travail auprès d’une très grande majorité de personnels administratifs.

Un budget 2021 qui questionne

  •  pour le 2nd degré, comment cette nouvelle baisse de la dotation d’ETP pourra se traduire établissement par établissement alors que nous ne sommes pas au pied du mur mais déjà dans le mur ? L’exemple que nous réitérons encore et toujours en CTMEN est la non-prise en compte des élèves d’Ulis… un comble à l’heure de la priorité qu’est l’école inclusive !
  • nous réitérons également ce jour nos inquiétudes sur le fonctionnement de la prochaine carte scolaire dans le 1er degré; il sera indispensable de connaître les marges de manœuvre autour des orientations de politique éducative dans un contexte démographique très variable selon les académies.
  • pour les personnels administratifs, quelle reconnaissance face à ce surcroît réel de travail ? Nous sommes en attente là aussi de gestes forts.
  • pour les AESH, encore une dotation nationale dite très positive…
    Toutefois, nous tirons la sonnette d’alarme sur la mutualisation à marche forcée dans certains PIAL avec parfois/souvent 10 élèves suivis pour une seule AESH
    Ces postes d’AESH seront-ils en priorité pour accompagner les besoins grandissants d’accompagnement sur le terrain et/ou sont-ils un levier pour augmenter les quotités de temps de travail et donc la rémunération…

Car cette rémunération des AESH, beaucoup attendent que le ministère intervienne pour régler les situations comme en Bourgogne où le calcul du temps de travail imposé aux AESH est à considérer comme tout simplement illégal.

En plus des discours, il faut des actes… et des actes de votre part puisque localement, le dialogue social est en panne sèche.

Il est absolument nécessaire de redéfinir collectivement les conditions d’un dialogue social respectueux et fructueux dans les académies et les DSDEN.

Il n’est pas normal que des équipes syndicales s’adressant à des rectorats n’obtiennent pas de réponse.