Inquiet des conditions, notamment financières, dans lesquelles sont accueillies les collègues néo-titulaires dans l'académie, le Sgen-CFDT de l'académie de Dijon a écrit à Mme. la Rectrice
Madame la Rectrice,
Notre organisation syndicale attache, comme vous le savez, une grande importance aux débuts de carrière et à l’accueil des collègues dans notre académie. Plus largement, il nous semble que l’attractivité est un sujet absolument essentiel pour notre territoire et nous savons que vous partagez ce point de vue.
En cette fin du mois de septembre, de nombreux collègues néo-titulaires découvrent que leur paye pour ce mois est très inférieure à celle qu’ils attendaient.
Les raisons en sont multiples : paye assurée par l’académie d’origine, absence de certaines indemnités (isoe, indemnité de résidence), absence de prise en compte de certaines missions d’ores et déjà assurées (fonction de professeur principal, heures supplémentaires), absence de prise en compte du passage, pourtant automatique et prévu de longue date, à l’échelon 2.
Dans le même temps, les formalités administratives pour que ces personnels puissent faire valoir les primes et indemnités auxquelles ils ont droit demeurent compliquées. Beaucoup de collègues nous font part de difficultés pour obtenir les documents nécessaires à la demande de la prime spéciale d’installation. D’autres signalent la difficulté de la mise en place des ISSR, parfois liée à un manque de connaissance du dispositif par les services administratifs locaux. Nombreux sont les TZR et les contractuels qui n’ont même pas été informés de l’existence de l’ISSR ou des frais de déplacement. De nombreux contractuels ont commencé à travailler sans contrat.
De notre côté nous ne sommes malheureusement pas surpris. Nous savons les difficultés posées par les payes des premiers mois de l’année scolaire, les délais pour mettre en place certaines prestations, le temps nécessaire à la réalisation des passages d’échelon, celui pour que les diverses primes auxquelles les collègues ont droit soient versées. Plus largement, nous connaissons bien les difficultés des services administratifs et les lourdeurs des logiciels de paye utilisés. Nous ne cessons d’ailleurs de prévenir les collègues des difficultés et de la patience nécessaire en matière de paye.
Cependant, alors que certaines de ces pratiques font désormais partie des us et des coutumes de l’Education Nationale, nous ne pouvons nous satisfaire de cette situation. Les collègues savent certes se montrer patients, mais pour beaucoup c’est dès maintenant qu’ils ont besoin de cet argent. Pour la CFDT, la première obligation de l’employeur est de payer au centime près, et sans aucun délais, le salaire ou le traitement du travailleur. En ce début d’année les collègues néo-titulaires, particulièrement les milliers qui chaque année arrivent d’autres académies, doivent faire face à toutes les difficultés liées à l’adaptation à un nouvel environnement de travail, souvent loin d’être aisé. A cela s’ajoute une charge de travail importante. Comment admettre que ces collègues doivent aussi faire face à des difficultés financières et administratives ?
Quelle peut être l’attractivité d’un métier dans lequel, alors que vous êtes titulaires d’un master, vous êtes envoyés au bout d’un an loin de chez vous, avec un accompagnement souvent minimal, pour exercer dans des conditions compliquées et pour un salaire qui en ce début d’année ne dépasse parfois pas 1500 euros nets par mois en raison de ces retards (et bien moins sur la feuille de paye une fois impôts et mutuelle déduits) ?
Il y a urgence à améliorer les conditions de l’accueil de nos nouveaux collègues pour permettre à nos professions et nos territoires de retrouver davantage d’attractivité. Il nous semble que cela passe par des efforts importants en matière de prise en charge financière et administrative mais aussi de communication. L’édition d’un livret d’accueil électronique est un premier pas, mais ne saurait être suffisant. Nous sommes évidemment disponibles pour aborder ces sujets avec vous et participer à des réflexions qui permettraient, enfin, de rendre l’arrivée dans l’académie de Dijon plus sereine pour les collègues qui chaque année nous rejoignent.