La lecture du courrier de Nicolas Chaillet daté du samedi 17 novembre 2018 puis celui des 7 chefs d’établissements membres d’UBFC reçu le lundi 19 novembre a pu désorienter une partie de la communauté universitaire.
Le Sgen-CFDT, qui a deux élues au CA d’UBFC, est en mesure d’apporter son éclairage sur le courrier des chefs d’établissements en commentant ses principaux points.
Les « fortes difficultés de gouvernance que connaissent la COMUE UBFC et le projet I-SITE » sont une réalité. Il en est régulièrement question au CA depuis longtemps. Pourtant, le niveau du dysfonctionnement n’a pas été diagnostiqué par les administrateurs comme étant celui d’UBFC siège, mais celui de la COMUE en tant que regroupement. En ce sens, les conclusions du rapport de l’IGAENER ne concordent pas avec les constats faits par le CA.
« L’absence d’avancées significatives sur trois éléments » (budget de la recherche, redéploiement de 10% des postes vacants, cotutelle des UMR avec les organismes nationaux de recherche) constitue justement le point de blocage que le Ministère demande depuis avril aux établissements membres de résoudre rapidement. Le CA d’UBFC, appuyé par le rectorat, a pressé à maintes reprises les établissements membres d’agir en ce sens, et on ne voit pas comment UBFC siège peut être tenu pour responsable de cette lenteur.
Sur ces deux premiers points, il est indispensable de lire les verbatim des CA du 21 décembre 2017, du 17 mai 2018, mais aussi du 27 septembre et du 15 novembre 2018 quand ils seront en ligne.
Les déclarations de bonnes intentions des chefs d’établissement arrivent bien trop tard, et le ralliement de l’UFC à ce concert rend perplexes et incrédules tous ceux qui connaissent les tensions entre les deux présidences. On peut néanmoins saluer cette volonté tardive de dépasser les clivages existant jusqu’alors.
Dans les évolutions proposées par les chefs d’établissement, nous observons le retour du suffrage direct aux élections des conseils, alors que le suffrage indirect semblait vouloir être inscrit dans les prochains statuts. C’est une bonne nouvelle, mais les choses peuvent encore changer !
Le « bureau » de la COMUE, constitué des membres fondateurs, du Président de la COMUE, et de 3 VP d’UBFC, s’ajoute sans doute au conseil des membres, puisque les évolutions ne prévoient pas sa disparition. Ce bureau sera-t-il chargé de traiter tous les dossiers qui échoient au bureau actuel d’UBFC (préparation des instances, choix des orientations sur chaque dossier…) ? Qui fera le travail des actuels vice-présidents ? N’y aura-t-il d’ailleurs plus de vice-présidents en dehors des 3 VP évoqués ?
Les « commissions thématiques » semblent être une autre dénomination des pôles fonctionnels, et le « comité des DGS » existe lui aussi déjà.
Le rôle du CA et du CAC n’est pas mentionné, mais ce n’est guère étonnant quand on sait le peu de cas que les chefs d’établissement font de la représentation des personnels et usagers. Le message assure que ces évolutions seront « soumises au débat de nos communautés », mais il n’est pas question du CA d’UBFC, ce qui est très alarmant.
La seule solution apportée aux tensions qui existent entre le CA et le conseil des membres depuis le début de la mandature est un accroissement du poids des établissements membres dans la gouvernance (et donc une baisse en proportion de la représentation des personnels) et un musellement probable du CA.
On ne sait pas non plus si les autres projets présentés dans d’autres circonstances par le président de l’UB (établissement de l’ordre du jour du CA par le conseil des membres, nomination des VP d’UBFC par les établissements) sont conservés ou abandonnés.
Au final, il nous semble que ces déclarations de bonnes intentions sont à prendre avec circonspection, mais aussi avec la plus grande vigilance. Car, malgré le propos en apparence rassurant du message, la situation est inquiétante au plus haut point : d’abord le devenir du projet ISITE est extrêmement préoccupant et le temps qui reste pour le sauver est très court. Ensuite, les attaques incessantes contre la gouvernance d’UBFC entraînent une vacance de pouvoir – sans aucun doute recherchée – qui pourrait être rapidement résolue grâce aux appétits non dissimulés de certains.
Nous appelons les élus des CA des établissements membres à être extrêmement vigilants sur les projets proposés par leurs chefs d’établissement et sur leurs modalités d’exécution. Nous demandons également à la communauté universitaire de s’intéresser de plus près à ce dossier, qui nous concerne toutes et tous et qui aura tôt ou tard des répercussions pour chacune et chacun d’entre nous.