vacances anticipantes : lettre ouverte à la rectrice

Auto-décision de notre ministre, communication envers les médias plutôt que les personnels, on ajoute dans notre académie, l'absence de communication précise aux personnels de direction, aux directeurs et directrices d'école pour répondre aux questionnements nombreux des parents et des collègues...

Madame la Rectrice,

Une fois encore notre Ministre annonce à la dernière minute, d’abord dans les médias, des modifications concernant l’accueil des élèves. Dans notre académie, les chefs d’établissements ont reçu l’avis du conseil scientifique sans aucun message. Des directeurs et directrices d’écoles n’ont reçu aucune information pour faire face aux interrogations nombreuses des parents!

Est-ce que l’épidémie est complexe? Oui.

Y a-t-il des solutions magiques facilement transposables en France qui marchent à coup sûr? Sans doute pas.

Est-ce que ça empêche d’anticiper? Non, sauf à refuser d’envisager tous les scénarii que les épidémiologistes décrivent.

La date de Noël est connue depuis longtemps (enfin il semble!), et quand le gouvernement a décidé de permettre des réunions de famille il fallait anticiper les conséquences entre autre pour l’ Education Nationale. L’annonce d’hier soir et ce matin n’a pas fait l’objet de concertation et les personnels se retrouvent à gérer ça à la dernière minute. Il est grand temps de préciser comment le gouvernement veut articuler les principes de gestion de la crise et sortir de l’urgence.

La contradiction entre le discours: « l’école n’est pas un foyer de diffusion du virus » et la proposition d’auto-confinement les 17 et 18 décembre est difficilement tenable. Le Sgen-CFDT au niveau national comme en CHSCTA, demande depuis plusieurs mois des études épidémiologiques actualisées et sérieuses. Elles n’arrivent pas. On ne sait même pas si elles sont en cours.

Si le risque zéro n’existe pas, une cohérence et de la clarté sont nécessaires,ainsi que des mesures réelles pour mieux équiper les personnels au contact d’un grand nombre d’élève, en particulier dans les moments où la distanciation (AESH) et le port du masque sont impossible (restauration scolaire).

Scolariser et éduquer les enfants pendant la pandémie est nécessaire pour notre société, mais il faut y consacrer les moyens adéquats.

Veuillez agréer, Mme la Rectrice, nos salutations distinguées et soyez assurée de notre attachement au service public d’éducation.

Yann ROUSSET,

Secrétaire général du Sgen-CFDT Bourgogne