Enseignement des lettres au rabais: non merci !

Pour palier au manque de professeurs de lettres en Bourgogne, le Rectorat se montre audacieux et innovant...en méprisant les enseignants de lettres...La CFDT dénonce

Pour la CFDT la proposition du rectorat de créer une Attestation de compétences « Enseigner le français »  est juste inacceptable.

  • Elle n’a aucune valeur. En effet, elle n’existerait que dans notre académie et serait renouvelable chaque année. Autrement dit, le Rectorat manque de professeurs de lettres dans votre secteur géographique, il vous la donne, il n’y a plus de besoin, il la retire.
  • Elle dévalorise et méprise l’expertise de nos collègues de lettres puisqu’il suffit d’un écrit de 5 pages et d’un court oral pour remplacer des années d’études de lettres.
  • Elle ne prévoit aucune formation spécifique, si ce n’est un renvoi vers des ressources en ligne.
  • Elle ne prévoit aucun accompagnement des personnels.
  • Elle ne prévoit aucune compensation pour cette surcharge de travail.
  • Elle déshabille les autres disciplines déjà en tension pour habiller les lettres.
  • Elle fait reposer sur les chefs d’établissement et les collègues la responsabilité de trouver des solutions aux manquements de l’institution.
  • Elle ne garantit pas aux élèves d’avoir des enseignants compétents et formés.

Pour toutes ces raisons, la CFDT dénonce et refuse catégoriquement cette proposition.

Les causes des difficultés de trouver des professeurs sont connues et dénoncées depuis longtemps par la CFDT: manque d’attractivité des carrières de l’enseignement en général, rémunérations trop faibles, difficultés de mobilités géographiques, charge de travail très lourde et qui s’accroît chaque année, intensification du travail (HSA, Pacte, missions diverses), effectifs importants, publics difficiles, exercice sur plusieurs établissements… Répondre à ces problèmes, c’est renouer avec l’attractivité du métier.

Pour faire court, nous sommes très loin du compte dans la proposition du rectorat qui est un bricolage de dernière minute pour pallier les errements de la politique de recrutement national et les difficultés que subissent nos collègues TZR et contractuels qui les poussent à cesser d’enseigner.