Alors que les rixes entre "bandes de jeunes" font la une de la presse et que des familles se retrouvent endeuillées par la perte d'un enfant victime de ses"pairs", nous ne pouvons rester indifférents. Nous travaillons au quotidien avec ces jeunes pour qui l'espace d'un instant, tout dérape!
Ces dernières semaines, l’actualité se cristallise sur ces violences de jeunes. Cela dépasse les seuls phénomènes de bandes. Certains semblent porter les évènements de violences récents au crédit de la crise sanitaire et ses effets collatéraux nuisibles à la santé psychologique des jeunes. D’autres souhaitent légiférer et alourdir le Dalloz. D’autres encore s’épanchent dans les médias.
Au SGEN CFDT on pense autrement !
Il faut mobiliser tous les acteurs concernés autour de la prévention de ces violences. Des instances, mises en sommeil par notre administration, existent…
S’ajoutent à cela les résultats d’enquêtes à l’école qui mettent en lumière le désintérêt voire le rejet d’une majorité d’élèves pour la laïcité sur l’ensemble du territoire français et pas seulement dans ces fameuses banlieues.
Le respect et la transmission des valeurs républicaines ne peuvent reposer uniquement sur les épaules des équipes dans les établissements scolaires !
Depuis les attentats, une instance départementale avait été revitalisée pour contrer toutes les dérives et accompagner les équipes sur le terrain. Tout le tissu social était représenté autour d’une table en compagnie (et non pas en face, comme c’est souvent le cas) des administrations. Sécurité civile et publique, préfecture, DSDEN, défense, aumôneries, l’ensemble du monde associatif et scolaire, les représentants des personnels, des parents d’élèves, des anciens combattants, des droits de la femme, des élus locaux se sont réunis pour travailler sur cette thématique …
Par exemple, dans le département de la Nièvre, des actions ont été construites : conférences en lycée, jeux en écoles, rencontres, théâtre et lectures etc. afin de sensibiliser contre les violences, l’homophobie, le sexisme, l’antisémitisme, le racisme et le communautarisme.
L’accompagnement des équipes de direction et de vie scolaire dans des établissements où le climat scolaire empruntait « un chemin délétère » a permis de recouvrer une ambiance de travail sereine, et de constater des changements de comportement. Les parents étaient associés à ces actions et à la prévention des risques.
Le Recteur de l’époque, fort du constat, avait proposé de mutualiser l’expérience à l’ensemble des départements.
Le SGEN CFDT Bourgogne était fortement impliqué, aux côtés de l’équipe d’animateurs.
A cette époque, cette instance semblait incontournable. Mais voilà… changement de mandature, de ministre, de chefs au niveau académique et depuis, c’est le désert…
Depuis 2018, les CESC départementaux (Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté) sont mis en sommeil au grand regret des partenaires et des représentants des administrations.
Cette instance qui axe son travail pour lutter contre les dérives, comme celles qui font l’actualité du moment, ne fonctionne plus. Un paradoxe.
L’on s’étonne de la montée des violences, et certains dénoncent que l’école n’est pas « efficace » pour transmettre les valeurs républicaines.
Dans le contexte actuel et depuis longtemps, l’Ecole n’est pas omnipotente et le respect des valeurs républicaines est l’affaire de l’ensemble des citoyennes et des citoyens réunis en collectif, au sein duquel l’éducation nationale doit prendre toute sa place en apportant son expérience pédagogique.
Il semble inutile et dangereux de montrer du doigt, stigmatiser, à l’heure où le tissu social n’a jamais été autant fracturé.
Cher(e)s Camarades, il nous appartient de dénoncer que le système met en panne le dialogue, les échanges et le partage.
Combien faudra-t-il de Charlie, de Samuel Paty, de jeunes « sacrifiés » par leurs pairs pour qu’enfin notre gouvernement prenne les choses en main. Quid de l’action concrète du gouvernement et du ministre qui passe beaucoup de temps à gérer son agenda « communication » et son lot de rendez vous dans les médias ?
Il faut d’urgence vacciner le gouvernement contre son incompétence et son inconséquence ou pire encore, son ignorance, en exigeant par le dépôt de requête au Blanchet, dans les instances académiques et départementales, la remise en route, plus que nécessaire, des CESC.