Pour une université fédératrice et engagée pour toutes et tous: nos engagements

Les 18 et 19 février 2025, nous sommes invités à voter pour la représentation des personnels dans les 3 conseils de l’UBE (Conseil d’administration, Conseil de la Formation et de la Vie Universitaire, Commission de la Recherche). Ce vote aura lieu par voie électronique sur cette seule journée.

Dans ce cadre, notre collectif a déposé des listes nommées “Pour une université fédératrice et mobilisée pour toutes et tous” dont l’objectif est de porter des politiques à la hauteur des enjeux scientifiques, environnementaux et sociétaux actuels et futurs, en faisant vivre le débat démocratique et dans un esprit de dialogue constructif au sein des trois conseils centraux.

L’engagement de notre collectif de personnels, soutenu par la CFDT Education Formation Recherches Publiques (anciennement Sgen-CFDT) repose sur les valeurs fondamentales que sont la démocratie, la tolérance, la recherche de l’émancipation individuelle et collective, l’égalité, la solidarité entre les salariés, et ce dans le but de faire évoluer la société. Ces valeurs nous guident dans notre vie professionnelle et dans notre rapport aux étudiants.

Une drôle d’élection …

La cohérence de notre position sur la politique de site et son histoire

Les élections aux trois conseils centraux de la nouvelle Université-Bourgogne-Europe s’inscrivent dans l’historique des « grandes manœuvres » de regroupements d’universités et d’écoles prescrites au niveau national depuis 2013 : fusion, ComUE, … Jugeant très vite cette première phase insatisfaisante au regard des objectifs de « valeur ajoutée » et de « masse critique » attendues en matière de recherche pour grimper dans les classements internationaux, le Ministère a décidé de poursuivre par une ordonnance de 2018 (donc non soumise au débat parlementaire) cette logique de regroupements et de transformation avec un nouveau dispositif institutionnel : les établissements publics expérimentaux (EPE). Nous y sommes avec l’UBE.

Ces grandes manœuvres dépassent la plupart d’entre nous : leurs échos tombent dans nos boîtes mails sous la forme de considérations techniques et juridiques sur les statuts et se traduisent par des injonctions complexes, peu compréhensibles, à faire de nouvelles choses (puis à les défaire).

Si les difficultés liées à ces politiques de regroupements sont très partagées sur le territoire national (cf. Paris-Saclay), nous n’avons eu de cesse d’investir leurs enjeux pour leur donner du sens. Pour rappel, nous avons toujours collectivement fait valoir que l’association étroite avec l’Université de Franche-Comté n’était pas optionnelle : elle s’impose comme le moyen de coordonner, d’équilibrer et dynamiser nos formations et la recherche dans les établissements du supérieur à l’échelle la plus pertinente pour assurer le maillage territorial au plus près des populations, mais aussi de peser dans le paysage national et européen. Dans cette perspective, nous avons soutenu la création de la ComUE UBFC tout en regrettant que l’élaboration collaborative d’un projet commun de cette envergure n’ait pas précédé la mise en place du statut juridique. Nous faisons donc une analyse différente de son « échec » : c’est ce manque de concertation initiale, à tous les niveaux (enseignants-chercheurs, chercheurs, personnel BIATSS), ainsi que la frilosité des établissements membres à mettre en commun une partie de leurs moyens sans imposer de mouvements de personnels, qui a conduit à l’échec de la ComUE UBFC. Notons au passage que si l’une des raisons avancées pour quitter la ComUE était de limiter le mille-feuille administratif, certaines décisions prises dans le cadre de la convention territoriale entre les deux EPE ne vont pas dans ce sens ! Si nous avons fermement critiqué les modalités d’imposition de sortie unilatérale de l’uB d’UBFC, rappelons qu’animé par notre sens des responsabilités, nous avons fait des propositions d’un autre projet, où la concertation et la planification auraient eu toute leur place. (Voir nos deux communiqués : ComUE et Epe : Rétablissons la vérité, 10 janvier 2023 ; Qu’est-ce qu’un EPE ? Quelles sont les structures possibles dans le contexte de Bourgogne-Franche Comté ? 29 janvier 2024.

Fausse route et période expérimentale

Le scrutin du 18 février est étrange au moins à deux titres. Organisé dans la précipitation, il semble avoir vocation à avaliser le plus rapidement possible un ensemble d’options, dont aucune n’a véritablement fait l’objet d’un débat digne de ce nom. Combien d’entre nous ont mal vécu l’imposition d’un nouveau logo, dont la symbolique, tournée résolument vers un lointain passé, est source d’un profond malaise par rapport à notre devise républicaine, et son insertion forcée dans tous nos outils de communication du nouvel environnement visuel et numérique de l’UBE ? Nous regrettons que ces éléments de communication n’aient pas fait l’objet d’une consultation de notre communauté universitaire. Étrange, le scrutin l’est aussi par d’assourdissants silences sur ce qui se passe chez les anciens partenaires de la ComUE, qui poursuivent celle-ci dans le cadre de l’EPE régional Université Marie et Louis Pasteur (UMLP) qui, soyons honnête, souffre de tout autant de maux que l’UBE. Quid de nos anciennes collaborations ? Quid des graduate schools régionales (EIPHI, INTHERAPI et TRANSBIO) qui financent très largement une partie des Masters de la région (35 dont environ la moitié était portée par l’uB !) ainsi que de nombreux projets de recherche, et qui seront remplacées par des « graduate schools UBE » sans réels moyens financiers ? Quid de nos écoles doctorales communes, dont le portage futur n’a toujours pas fait l’objet d’un accord, et alors même que le président de l’université propose de les associer aux universités de l’alliance Forthem (voir verbatim du CA du 30 septembre 2024), c’est-à-dire aux universités de Jyväskylä ou de Sibiu, plutôt qu’à celles de Montbéliard et de Besançon… Doit-on se couper de nos plus proches partenaires pour justifier le nouveau nom de notre établissement ? Doit-on faire évoluer, voire restreindre les thématiques de nos équipes de recherche pour les ajuster à celles des partenaires de l’alliance FORTHEM ? Faut-il, malgré l’intérêt réel de cette alliance – que nous ne contestons pas – faire pour autant de celle-ci l’alpha et l’oméga de la politique de recherche de notre établissement, comme semble l’indiquer la communication du président ? Quid du projet scientifique global de l’UBE et de sa capacité à drainer des projets de recherche d’envergure, dans tous les domaines, c’est-à-dire des sciences dites “dures” aux SHS ?

Mais surtout, quels étudiantes et étudiants voulons nous former (et attirer) dans les années et les décennies à venir ? Le monde est en mutation rapide. Le dérèglement climatique, la surconsommation énergétique, l’instabilité politique des sociétés, l’apparition de nouvelles pandémies à l’échelle planétaire, l’avènement de nouvelles technologies parfois énergiphages (IA, cryptoactifs spéculatifs, …) sont autant d’enjeux nouveaux qui invitent notre Université à penser au rôle qu’elle peut jouer dans leur encadrement, à défaut de cadre juridique établi et d’éthique adossée. Notre établissement, au-delà de la gestion du présent, doit anticiper le futur et préparer ses usagers plutôt que regarder le passé. Les défis sont colossaux.

Les principaux enjeux que nous porterons pragmatiquement dans les trois ans à venir

Si les scrutins portent sur des mandats de 4 ans, la période expérimentale se clôturera dans moins de 3 ans (décembre 2027), autrement dit « demain » au rythme de la vie institutionnelle qui est la nôtre. Que peut-on espérer en termes de stabilisation et de résultats probants à aussi brève échéance ? Et pour faire quoi ensuite ? Un Grand établissement, comme l’ont adopté d’anciens EPE, avec son lot de nouvelles réorganisations et de fonctionnements toujours plus dérogatoires par rapport au cadre national de l’Université et de ses valeurs ? Ou l’abandon de l’expérimentation et le retour à une Université de Bourgogne qui risque de se retrouver bien seule dans le paysage national ? La vision stratégique de l’avenir contenue dans l’option UBE voulue par le président de l’université nous laisse perplexes. C’est au regard de ce diagnostic et instruits de nos expériences de représentants dans les instances que nous proposons 8 lignes d’action concrètes et réalistes dans une fenêtre temporelle au-delà de laquelle tout le monde est dans le flou.

Une université fédératrice résolument tournée vers le futur

La transformation de la société nous oblige, en tant qu’établissement de recherche et d’enseignement, à nous projeter résolument vers l’avenir et à prendre des engagements précis qui nous permettront d’y être préparés.

Engagement n°1 : une approche nécessairement interdisciplinaire pour faire face aux grands enjeux sociétaux et aux bouleversements que subit le monde

S’il faut souligner, par exemple, le rôle de la MSH dans la construction d’une recherche intégrative de toutes les disciplines et ouverte à toutes les sciences pour affronter les « transitions sociales et sociétales » et s’il existe des projets ambitieux et en rupture autour des technologies quantiques ou des thérapies innovantes, ces initiatives sont trop peu nombreuses et n’abordent que quelques aspects très ciblés. Il apparaît ainsi urgent de proposer à nos usagers des formations dans des domaines émergeants et très largement interdisciplinaires tels que la rudologie (étude des déchets), les low techs, l’éthique de l’IA, la fiabilité des informations, la législation autour des crypto-monnaies, les contentieux climatiques et le devoir de vigilance des entreprises, etc. Pour cette raison, nous nous engageons à soutenir la création de nouvelles formations à même de préparer nos usagers aux transformations du monde. Nous devons être capable de proposer une offre adaptée et très largement modulable en fonction des défis auxquels notre jeunesse va se trouver confrontée.

Pour cela, l’UBE, réduite aux six campus de l’uB et à des établissements situés uniquement sur le territoire dijonnais, ne nous apparaît pas avoir l’envergure nécessaire pour aborder l’ensemble des bouleversements auxquels nous allons devoir faire face et il est intéressant de constater que les forces reconnues de notre établissement (médecine, alimentaire, santé, environnement, science de la terre…) s’avèrent très complémentaires de celles du second EPE régional (sciences de l’ingénieur, mathématiques…).

Engagement n°2 : préparer l’après 2027 en concertation avec nos partenaires naturels

Notre région possède de nombreux atouts, et notamment des collectivités territoriales qui ont saisi l’importance d’une recherche et d’une offre de formation ambitieuse et coordonnée, par exemple dans le domaine de la santé (par exemple https://www.pole-federatif-sante-publique-bfc.org/sites/default/files/2024-06/AAP_P%C3%B4le_SP_BFC_2024%20VF.pdf). Dans notre esprit, la seule alternative crédible, qui puisse permettre à nos chercheuses et chercheurs d’exister de façon pérenne sur la scène internationale face aux enjeux sociétaux nouveaux, est de recréer, avec un rôle central pour notre établissement, une entité à l’échelle de l’ensemble de la région Bourgogne-Franche-Comté, c’est-à-dire une entité équivalente à celle ayant permis à nos laboratoires de décrocher brillamment un programme d’investissement d’avenir ISITE de 100 M€ sur 10 ans (dont environ la moitié devait revenir à l’université de Bourgogne et au CHU de Dijon), et qui situait ce regroupement parmi les 15 sites français de niveau mondial.

Même si le renforcement des thématiques de l’art et de la culture dans la recherche et la formation est un point positif, nous continuons de penser que l’UBE, dans sa configuration actuelle, fait fausse route. Il est possible, voire probable, que des diagnostics convergents émergent du côté de l’EPE régional voisin. Transcender les micro-régionalismes qui freinent nos ambitions communes et faire de l’avenir de nos étudiants notre ambition première aura un impact positif au niveau socio-économique à court et à long terme. Pour cela, nous nous engageons à reprendre immédiatement contact avec les établissements les plus importants de la Région (UFC, UTBM, Institut Agro Dijon, SupMicroTech, ENSAM-Cluny) pour construire avec eux et non contre eux, un ensemble cohérent incluant tous les domaines scientifiques dont les disciplines économiques, juridiques et les SHS, à même d’aborder, bien au-delà du présent, les défis de demain. Ceci nous permettra, en outre, de renforcer nos liens avec les acteurs de la recherche régionale en santé (les CHUs et le CGFL), mais aussi avec les grands établissements de recherche (CNRS, INRAE, INSERM) à l’heure où certains d’entre eux semblent vouloir redéfinir leur implication à travers le territoire national (voir à ce sujet la proposition de Key labs du président du CNRS). Nous nous engageons aussi à communiquer régulièrement sur l’avancée des discussions et à faire participer très largement la communauté à la préparation de l’après 2027.

Si aujourd’hui l’association avec les acteurs de la santé ou le CROUS ne souffre d’aucun débat, se pose néanmoins la question des relations de notre établissement avec les écoles privées (BSB, ESEO, ESTP, CESI). Nous avons dû nous battre en CA pour éviter que les diplômes privés, non reconnus nationalement (Mastères, Bachelors…), ne portent le sceau de l’Université (verbatim du CA du 27 juin 2024). Des associations précises entre certaines de ces écoles et des composantes de notre université peuvent se révéler profitables aux deux parties lorsqu’elles sont complémentaires (le partenariat entre Polytech et l’ESTP est, à ce titre, exemplaire). Mais il faut impérativement veiller à ce que certaines de ces écoles privées, parfois très largement alimentées par de l’argent public, n’entrent pas en concurrence frontale avec nos formations. Nous serons, sur ce point, particulièrement vigilants, pour le bien de nos étudiants.

Engagement n°3 : finances, politique indemnitaire et campagnes d’emplois

De manière générale, nous regrettons que la communication officielle sur les contraintes financières de l’université ne se fasse qu’en contexte de crise. Nous nous engageons ainsi à faire preuve de pédagogie et de transparence sur les arbitrages budgétaires. Les contraintes financières, réelles, ne doivent pas freiner nos ambitions de recrutement sans lesquelles il ne peut y avoir de recherche dynamique et d’offre de formation attractive et innovante. Une Université qui gèle ses postes en souffre durablement et peine à retrouver son rayonnement. Des solutions efficientes sont à inventer et à chercher malgré le contexte budgétaire.

Nous nous félicitons de la tenue d’un groupe de travail annuel dédié à la politique indemnitaire des personnels BIATSS. Nous souhaitons que ce rendez-vous perdure et permette de repenser en profondeur la politique indemnitaire de nos collègues en réfléchissant à l’opportunité et à la signification de chaque prime, en les harmonisant entre elles (CIA, IFSE, NBI, …) et en valorisant l’engagement de chacun de manière plus équitable. Nous élargirons les prérogatives de ce groupe de travail et surtout nous organiserons une conférence sociale indispensable à nos yeux pour assurer l’avenir de notre établissement. Ce sera l’occasion, entre autres, de réfléchir à la déprécarisation des collègues contractuels, en particulier dans les services de scolarité où le turn-over fait des ravages, autant pour les nouveaux arrivants que pour celles et ceux qui doivent les former, et aussi parce que l’accumulation des missions au sein de ces services les a rendus ingérables. La construction et la mise en place, sur le long terme et conjointement, de Pégase et d’Amétys, a par exemple plongé les scolarités dans de grandes difficultés entrainant pour ses personnels une nouvelle souffrance au travail.

Depuis la crise sanitaire, nos collègues des services informatiques et de la DNUM enchaînent les chantiers, dans une non-reconnaissance assez générale. Nous nous engageons à faire valoir et à rendre plus visible leur travail et plus généralement, à réfléchir aux enjeux d’une société où le numérique prend une place de plus en plus centrale, Le recrutement et la « fidélisation » de nos collègues informaticiens sont des enjeux cruciaux pour notre établissement. A ce titre, la remise à plat du régime indemnitaire des métiers du numérique est indispensable.

Nous entamerons en parallèle une réflexion sur l’organisation et l’organigramme des services informatiques à l’UBE (transformation du « statut » des personnels CORINFO, évolution du COSNUM qui n’est pas adapté aux réalités du terrain, …) pour initier davantage d’interactions et en particulier une meilleure communication entre les services et les services déconcentrés ainsi qu’une meilleure organisation (et une réelle reconnaissance !) du tutorat des nouveaux collègues.

Engagement n°4 : numérique et IA

Comme pour les autres problématiques, les dossiers liés au numérique doivent être abordés de façon pleinement démocratique et avec une vigilance sur leur impact environnemental (gestion du parc informatique, mise au rebut du matériel à chaque nouvelle version de Windows, multiplication des tableaux blancs interactifs et des écrans d’information).

A titre d’exemple, nous ferons en sorte qu’une charte des usages de l’IA (inexistante à ce jour) fasse l’objet d’une véritable élaboration concertée. Il n’est pas possible qu’un pôle IA soit structuré et mis en avant par l’UBE pour permettre sa compétitivité sur des réponses à appels à projets de recherche, sans que ces compétences internes soient aussi et peut-être d’abord mises au service de l’accompagnement de la communauté, des enseignants et des étudiants, mais aussi des personnels techniques et administratifs, sur une transition majeure. Nous engagerons une réflexion sur l’utilisation de l’IA par les étudiants et les personnels, notamment dans le cadre de la lutte contre la fraude et le plagiat, mais aussi pour les perspectives qu’elles peuvent ouvrir en matière d’enseignement ou de gestion administrative (élaboration des emplois du temps par exemple). Nous élaborerons une politique d’accès à l’IA pour les personnels (accès aux licences).

Engagement n°5 : inscrire la parité et l’équilibre des disciplines dans les murs du campus

Loin d’être symbolique (au sens de négligeable) par rapport à des sujets réputés plus structurants, la question des noms des espaces publics (« odonymie » en termes techniques) et dans le cas d’une université, des lieux de formation, colloques, réunions… est centrale. La CFDT et de nombreuses associations ont alerté de longue date sur la profonde invisibilité des femmes – avec toutes les conséquences désormais bien objectivées par la recherche en éducation en termes de reproduction des stéréotypes de genre – et la sur-visibilité de certaines disciplines dans les murs du campus (le mal nommé « bâtiment droit lettres » étant un cas d’école en la matière). Nous porterons une action réfléchie et courageuse sur ce double point. Instruits, par les réussites initiées par nos collègues dans d’autres universités, des difficultés méthodologiques qu’une telle opération peut susciter, nous ferons en sorte que toutes les conditions soient réunies pour que la communauté y adhère, la première étant qu’un ou une chargé·e de mission indépendant·e y soit dédié·e. A côté de cela, nous poursuivrons la recherche de l’égalité homme-femme dans toutes les missions universitaires.

Une université mobilisée pour toutes et tous

Engagement n°6 : remettre les réalités humaines de la santé au travail au centre des préoccupations

RPS, QVT, QVCT, VSS, … Si ces acronymes sont l’aboutissement de la lutte pour la reconnaissance de vraies problématiques, ils tendent aujourd’hui à banaliser les réalités – difficiles à traiter – des maux du travail affectant la santé des personnels. La conclusion de notre expérience de personnes élues à la F3SCT (la formation Spécialisée Santé Sécurité et Conditions de Travail) est sans appel : trop nombreux et nombreuses sont les collègues à déplorer un abandon dans leurs composantes ou laboratoires.

Si les risques physiques sont bien traités dans le cadre des ressources humaines allouées au service prévention, dont nous tenons à saluer à ce titre le travail, nous avons eu l’occasion de dire à la présidence de l’uB combien la connaissance des « RPS » (pour risques psycho-sociaux) laissait la F3SCT sans véritable prise. Au motif de la confidentialité des aspects personnels (la F3SCT n’ayant à connaître et à n’instruire que ce qui pourrait relever de l’organisation collective), les problématiques de santé mentale sont confinées dans des dispositifs opaques et des audits internes ou externes où la formation spécialisée n’a pas droit de regard. De plus, nos mandatés font état d’une frustration certaine liée d’une part à l’organisation du travail et à la communication au sein de tous les dispositifs traitant de la qualité de vie au travail au sens large, et d’autre part au temps qui serait nécessaire aux mandatés pour faire leur travail correctement. Nous offrirons donc la possibilité d’obtenir des heures de décharge pour cette fonction.

Libérer la parole, dans les endroits où elle est la plus verrouillée par les pressions à « ne pas faire de vague », par les chantages à la titularisation ou à la progression de carrière, exige autre chose que des questionnaires au protocole pseudo-international standardisé et dont les résultats exprimés en indicateurs quantitatifs frustrent plus qu’ils n’équipent la communauté. Nous conduirons donc une véritable enquête sur les conditions de travail de l’ensemble des collègues, s’appuyant éventuellement sur le modèle de celle menée sous le nom “Parlons travail”, unanimement reconnue au niveau national pour sa qualité. Comme pour le chantier de l’odonymie, seul le recrutement de chargés de mission indépendants pourra garantir que l’opération ait un effet fédérateur et nourrisse de véritables conférences sociales à l’UBE.

Engagement n°7 : les situations de handicap : des marges de progression pour les personnels et les usagers

Nous nous félicitons, à la suite de nos multiples remarques sur les retards pris par l’actualisation du Schéma directeur du Handicap, de la production d’un document très prometteur. Nous sommes satisfaits d’avoir été entendus sur un nécessaire conventionnement avec le FIPH-FP. Il reste maintenant à le faire vivre. Chacun et chacune d’entre nous peut se retrouver dans une situation de handicap et notre employeur a une obligation de recrutement et de maintien dans l’emploi (obligation d’emploi de 6% de travailleurs en situation de handicap qui n’était toujours pas atteinte à l’uB fin 2024).

Le souci de la reconnaissance de l’engagement pédagogique que la CFDT-Education Formation Recherche Publiques a toujours eu (https://www.sgen-cfdt.fr/actu/prise-en-compte-du-handicap-le-chemin-qui-reste-a-parcourir/), nous conduira à prendre des initiatives allant dans le sens d’une meilleure formation des personnels enseignants aux neuro-atypies. Une meilleure connaissance et prise en compte des spécificités des étudiantes et étudiants porteurs de troubles du spectre autistique, de troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité, et de troubles “dys”, permettra alors aux équipes pédagogiques de développer des méthodes d’enseignement et de contrôle des connaissances qui s’adressent à toutes et tous et n’écartent personne.

Pour le personnel, la présence de ces troubles doit également être mieux comprise et prise en compte, et doit notamment conduire à une réflexion sur des aménagements d’épreuves lors des examens professionnels de titularisation (proposition d’épreuves orales pour les troubles DYS par exemple).

Par ailleurs, nous irons plus loin :

  • en initiant une réflexion et en portant une attention toute particulière sur les handicaps dits « invisibles »,

  • en faisant en sorte que soient possibles les visites en médecine du travail des agents en arrêt maladie, à la demande de l’agent, ainsi qu’un suivi resserré des personnels BOE/RQTH comme le demande la législation,

  • en transformant le dispositif d’accompagnement au retour à l’emploi en le rendant clair, simple, fonctionnel (association de la médecine du travail, de la correspondante handicap, des RH, …de manière transversale),

  • en permettant que les agents en situation de handicap soient associés à l’analyse de leur situation, qu’ils puissent être tenus informés des réunions où l’on parle de leur situation, des réflexions et des décisions,

  • en œuvrant à un conventionnement durable avec le FIPH-FP et en permettant le débat au sein des instances (CSA) sur le choix des actions à entreprendre et l’utilisation des subventions obtenues via ce dispositif,

  • en faisant en sorte que les référents handicap puissent bénéficier d’une reconnaissance sous forme indemnitaire (sur le modèle des ISAE) dans le cadre de la réflexion permanente sur notre politique indemnitaire (cf. Engagement n°3)

Engagement n°8 : soutenir une politique de développement durable qui ne soit pas qu’un affichage

Le premier « Schéma directeur du développement durable et de la responsabilité sociétale et environnementale » produit par l’université est un premier pas positif, un essai qu’il s’agit dorénavant de transformer. Les efforts entrepris pour que les réflexions autour ce schéma directeur se fassent dans la plus grande concertation possible sont à souligner et à mettre au crédit du VP en charge de ce dossier. Néanmoins, le calendrier très serré imposé a eu pour conséquence une réflexion menée au pas de charge. Il est indispensable dorénavant d’élargir le nombre de participants à la réflexion, notamment du côté des étudiants. Par ailleurs, il est dommage qu’en parallèle de la mise en place de ce schéma directeur, la signature d’un “contrat métropolitain pour le climat et la biodiversité “ avec de nombreux acteurs tels que Bouygues Energie et Services ou la Chambre d’Agriculture de Côte d’Or (cf. verbatim du C1 du 30 aôut 2024) n’engage aujourd’hui à rien de précis et puisse être considéré par certains aspects comme du green washing.

Dans notre esprit, l’université est un lieu d’expérimentation qui se doit d’être largement ouvert sur la société afin d’accélérer, à notre échelle, la lutte contre le dérèglement climatique. En accord avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’Agenda 2030 de l’ONU, nous nous fixons donc les objectifs suivants :

• nous engager en faveur de la durabilité en intégrant et promouvant les principes du développement durable dans toutes les activités académiques, administratives et opérationnelles ;

• mettre en place des mesures concrètes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en favorisant l’utilisation de sources d’énergie renouvelable et en améliorant l’efficacité énergétique des bâtiments universitaires, en particulier leur isolation, de façon à réaliser des économies l’hiver mais aussi à recouvrer des conditions de travail acceptables pour toutes et tous au plus fort de l’été ;

• encourager des modes de transport tels que le covoiturage, le vélo et les transports en commun sur le campus dijonnais et organiser des espaces dédiés aux cyclistes et aux trottinettes qui ne soient pas en concurrence avec les piétons. A titre d’exemple, l’université de Bourgogne, en lien avec la STRD puis avec DIVIA, avait expérimenté la gratuité des bus sur le campus au début des années 2000 (le tram n’était pas encore en service dans la métropole dijonnaise) : cette expérience doit être renouvelée en parallèle d’une limitation drastique de la circulation des voitures à travers le campus ;

• développer une gestion responsable des déchets (tri-sélectif, réduction des déchets, compostage, recyclage) sur l’ensemble du campus ;

• inviter le Crous à explorer les pistes d’approvisionnement en produits locaux dans les cafétérias et les espaces de restauration universitaires, supprimer l’utilisation de plastiques à usage unique qui sont de toute façon aujourd’hui interdits ;

• développer la formation et la sensibilisation à la transition écologique dans nos formations, en intégrant des modules réellement pluridisciplinaires sur le développement durable dans l’ensemble des programmes académiques ;

• mettre en place des mécanismes d’évaluation réguliers pour mesurer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la politique environnementale, et publier des rapports transparents sur les performances de l’université par rapport aux ODD ;

• encourager la participation active de la communauté universitaire au processus de prise de décision lié à la politique environnementale, en favorisant un dialogue ouvert et inclusif sur les questions liées à la durabilité.

Le travail à réaliser est considérable. Il faut, au-delà de la communication, ouvrir les chantiers dès aujourd’hui !

Nous comptons sur vos voix pour soutenir notre projet, qui vise à redonner à notre université la place qu’elle mérite dans le paysage régional, national et international, pour le bien de notre jeunesse et de notre territoire !